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Banisadr : tout le talent de l’Iran




L’œuvre de Ali Banisadr est unique en son genre. Les tableaux, peints à l’huile, sur toile ou sur bois, parfois accolés en diptyques, ressemblent à des paysages déjà vus ou entr’aperçus quelque part — dans des musées, plus qu’en pleine nature: les cosmogonies floues d’Ali Banisadr rappellent celles de Jérôme Bosch, de Brueghel et de Michel-Ange, entre autres.


Ce sont des paysages mentaux, imaginaires, en partie préconçus, dont le résultat surprend toujours les observateurs, à commencer par l’artiste lui-même.



Les titres énigmatiques des œuvres évoquent des sujets religieux, réguliers et séculiers, mythologiques ou font allusion aux conflits de tous temps pouvant trouver un écho dans l’actualité politique brûlante. «Les Marchands» rappelle certaine composition en apesanteur du Tintoret, «La Pêche aux âmes» est inspirée du tableau éponyme d’Adriaen Pietersz van de Venne (1614), «L’apparence est trompeuse» se réfère à Shakespeare…Les compositions sont flamboyantes, au sens propre, saturées de couleur et, aussi et surtout, de signes, de gestes, d’interventions sans fin de la part du peintre, de grattages, d’effets d’estompage, d’effaçages, de biffures, de rayures, d’accrocs, de coups de pinceau et de brosse en tous sens.


La première couche à peine esquissée avec des silhouettes de personnages vaquant à leurs affaires, participant à des orgies, habillés la plupart du temps en costumes bariolés, guerroyant ou festoyant comme dans certaines scènes bucoliques de Watteau, ce sont les points de détail, les accidents et incidents de parcours qui saisissent le spectateur. Cette recherche d’exhaustivité sous forme d’accumulation exprime certainement l’horreur du vide.




De l’orient compliqué, le peintre conserve certaines idées simples, des schèmes, des dadas, comme la structure étagée (le ciel, de différentes teintes, toujours dans la partie supérieure de l’image, puis, systématiquement, des plans d’eau et, enfin, la terre ou le sous-sol), la vue aérienne juxtaposant tous les micro-événements sur un seul plan, à une même échelle, la finesse du trait de pinceau, les virgules, les accents et les bribes d’écriture ou d’arabesques kandinskiens, et la composition en spirale qui est à la base de l’art musulman par excellence — celui de la miniature.





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